ADRESSE AUX IVOIRIENS DE PULCHÉRIE GBALET DU 17 FÉVRIER 2023
Citoyens, Citoyennes,Mesdames et Messieurs les journalistes, amis de la presse,Me voilà en liberté, mais privée d’une partie de mes droits. Il m’a été interdit par la justice de mon pays de tenir des propos en relation avec les faits qui ont justifiés ma dernière incarcération, de même que d’autres interdictions dont je n’ai pas le droit de parler. Respectueuse de la justice, je ne peux que m’y plier, même si je sais qu’au-delà de ces injonctions, il ne m’échappe pas que je reste astreinte au respect du secret de l’information. Souffrez donc que je n’en parle pas.Mais les mots qui minent notre société sont si légions qu’il eut été inimaginable de me réduire à un silence absolu. C’est donc avec un réel plaisir que je vous retrouve ce matin, après plus de cinq (5) mois d’absence, suite à ma détention qui ne se justifie pas en raison de ma qualité de membre de la société civile, qui est une composante de l’expression de la démocratie, au terme des dispositions l’article 26 de la Constitution ivoirienne. Je m’oblige avant de poursuivre, à remercier tous ceux et toutes celles, qui m’ont apporté un soutien matériel et/ou spirituel pendant ces moments difficiles, de même qu’à ma famille. Mes remerciements vont particulièrement à l’endroit : Du collectif de mes avocats composé du bâtonnier Luc Kacou Adjé, Me Béné K Lambert, Me Éric Saki, Me Aka Serikpa Roselyne et Me Mombauhi Gnoouimba ;Des Présidents du PDCI, du PPA-CI de GPS, de l’UDPCI, du PIT, de LIDER, de mêmes que certains cadres de ces partis qui ont demandé ma libération, visité ma famille et apporté un soutien en prison ;Des responsables du Parti communiste français qui ont demandé ma libération, avec à leur tête le Sénateur Pierre Laurent, Vice-président du Sénat ;Du Député du Val d’Oise, Monsieur Arnaud Le Gall de la France insoumise ;De mon ami, le Professeur Michel Galy, politologue ;Du Professeur Nicolas Beau rédacteur en chef de Mondafrique ;Du Professeur : Jean François Juilliard, rédacteur en chef adjoint du Canard enchaîné ;De la Diva de la musique africaine, Maman Aicha Koné, qui m’a honorée à travers un single ;De certaines organisations de la société civile ivoirienne dont l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’homme (OIDH). C’est la seule organisation de la société civile qui nous a manifesté un soutien permanent ;De Séraphin Prao, Président du Mouvement Les Démocrates de Côte d’ivoire, (LDCI) ;Des responsables de plusieurs confessions religieuses ;De Monsieur Yéo Kolotcholoma, Opérateur économique et 1er Vice Président de l’UNP ;De certains agents du BNETD, mes ex-collègues ;De tous ceux de la diaspora qui se sont levés contre l’injustice dont je suis victime, merci pour les marches, les publications et les soutiens financiers ;Des représentants de ACI au niveau national et international ;De tous les gbans qui m’ont soutenue, avec à leur tête le Chef de mon village, Chef du Canton Bokabo et Président des Chefs du département d’Oumé, Vice-président des Chefs de la région du Gôh ;Des médias panafricains : Afrique Média, For you media, ZIANA Tv, Amtro TV, LVIK TV, de même que leurs Journalistes, analystes et Chroniqueurs ; De la diaspora panafricaine en Europe : Kemi Seba, Nathalie Yamb, Mwazulu Dipanda, Egountchi Behanzin, Donald Empereur , Filinto Diallo, Mireille Lilian Saki, Francklin Nyamsy, Doyen Doro, Amazone Beretta et toutes les organisations panafricanistes qui ont manifestés en Europe, et aux USA ;Des sociétés civiles malienne, burkinabée et béninoise qui ont été particulièrement actives ; de toute la presse nationale, particulièrement lifeTV, le Nouveau réveil, Dernière heure monde, la voie originale et Afriksoir net ;De tous les cyberactivistes, je ne citerai pas de noms de peur d’en oublier ;de tous ces admirables followers qui ont relayé mon infortune, afin d’alerter l’opinion nationale et internationale sur ma situation. Vous m’avez rassuré sur la nécessité de mon combat ;De tous ceux encore en prison, qui m’ont soutenue et continuent de me soutenir ;De tous ceux qui ont prié pour ma famille et moi, et réclamé ma libération ;De tous les Anonymes qui m’ont accompagnée et soutenue parce que ce combat est le nôtre.Citoyens, Citoyennes, Notre véritable liberté passe par une lutte acharnée contre la cherté de la vie et donc contre la faim. Le père de la Côte d’Ivoire moderne aimait rappeler qu’un homme qui a faim, n’est pas un homme libre. La cherté de la vie est devenue intenable. Sachez que je ne trahirai jamais le peuple et je reprendrai la lutte là où je l’ai laissée.En effet, citoyens, citoyennes, mesdames et messieurs de la presse, la liberté d’expression est un droit constitutionnel et c’est la société civile qui exerce ce droit sans pression, pour assumer son rôle de contrôle de l’action publique. La société civile est aussi un acteur constitutionnel. Et le rôle de la société civile, c’est d’être le prolongement de l’état pour le développement, éduquer et former les populations, éveiller les consciences, mais surtout contrôler l’action publique. Pourquoi contrôler l’action publique ? Contrôler l’action publique pour garantir la bonne gouvernance, la défense des valeurs qui caractérisent l’état de droit, et garantir la paix sans laquelle aucun développement n’est possible. Je suis donc dans mon rôle d’acteur de la société civile et de défenseur des droits de l’homme, protégée par loi 2014-388 du 20 juin 2014, portant promotion et protection des défenseurs des droits de l’homme, laquelle loi en son article 3 m’autorise à m’exprimer sur les questions touchant les libertés et les droits fondamentaux de mes concitoyens. Ainsi, mon combat pour la liberté d’expression dans un état démocratique et respectueux des droits de l’homme ne s’arrêtera pas et la prison ne me fera pas taire, pour le bien-être de mes concitoyens. Rien donc n’entamera mon engagement et ma détermination à œuvrer pour une meilleure gouvernance de la Côte d’Ivoire. Pour ce faire, mes avocats mèneront toutes les batailles juridiques pour faire triompher mon droit à la liberté d’expression. Et personne ne pourra me faire taire sur les questions liées à :La cherté de la vie ;Les injustices et les abus de pouvoir ;Les violations constitutionnelles :La réconciliation nationale qui est restée un slogan ;La capitalisation de médias publiques ;Les déguisements abusifs à cause de la course aux infrastructures ;Le statut de la magistrature ;Le mal-être social qui se traduit par la migration de jeunes et les suicides devenus récurrents ;L’incivisme ;À l’actualité sociopolitique.Sortie de prison, je suis libre de jouir de mes libertés et droits fondamentaux que j’exerce comme tous les citoyens devraient être libres de les exercer. Nous avons le devoir d’être solidaires pour demander de meilleures conditions de vie et un Etat de droit. Nous devons lutter ensemble contre les maux de notre société. Pour ma part, en ma qualité de responsable de la société civile, RIEN ni PERSONNE ne m’empêchera de revendiquer le meilleur pour le peuple. J’annonce donc solennellement que je suis de retour, pour poursuivre le combat. Les mardis de Pulchérie Gbalet reprendront à partir du 28 février prochain avec la même verve. Que tous ceux qui veulent participer au combat suivent notre page officielle et soit à l’écoute. Nous voys invitons à nous rejoindre en appelant au numéro de téléphone suivant : 07 00 84 85 81 pour adhérer. Les combats futurs s’annoncent, et c’est ensemble que nous pouvons avoir la victoire. Pour les contributions financières des lignes ont été définies et elles seront publiées sur notre page officielle d’ici lundi. Elles concernent évidemment ceux qui comprennent le sens de notre combat.
Soyez tous fortifiés et soyons tous unis autour de la CI, car c’est ensemble que nous gagnerons le combat de la justice, de l’égalité, du partage équitable des richesses pour un mieux être dans notre beau pays !
Je vous remercie.