Santé: L’OMS exige la prise en compte des décès maternels et périnatals dans des pays africains

Plusieurs évaluations ont montré que la mise en œuvre de la surveillance et de la riposte face aux décès maternels et périnatals (SDMPR) n’est pas suffisamment prise en compte par la politique nationale dans de nombreux pays y compris la Côte d’Ivoire.La question fait l’objet d’un atelier de renforcement de capacités de vingt-cinq (25) agents et prestataires de santé depuis le 20 mars 2023, à Ferkéssedougou (environ 620 km au Nord de la Côte d’Ivoire), chef-lieu de la région sanitaire du Tchologo.

Les vingt-cinq participants qui sont essentiellement des médecins, gestionnaires de districts et d’hôpitaux, infirmiers et sage-femmes, sont issus des trois districts sanitaires qui composent la région du Tchologo, à savoir Ferké, Ouangolo et Kong.La formation est conduite par le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture maladie universelle, Jhpiego et l’OMS, et vise à renforcer les compétences des gestionnaires et des agents de santé de manière à apporter un appui aux initiatives de SDMPR à haut impact qui contribuent à l’action menée par les établissements de santé et au niveau district en vue d’améliorer la qualité des soins de santé maternelle et éliminer les décès maternels dus à des causes évitables.En ouvrant l’atelier au nom du Directeur régional de la santé du Tchologo, Dr Kouamé N’da, Directeur de l’hôpital général de Ferké a relevé le fait que « la grossesse est parfois un voyage incertain pour les femmes et les familles ». Il a exprimé le vœu de voir cette formation, aider les acteurs formés à contribuer à faire baisser le nombre des décès maternels et périnatals dans la région du Tchologo, voire les éliminer.

Parlant aux noms des partenaires, le docteur Gisèle ABLA-SEMDE, Chargée de programmes de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile au bureau pays de l’OMS en Côte d’Ivoire, a rappelé que l’on peut éviter la plupart des décès maternels et périnatals si l’on met en place à temps les interventions vitales, thérapeutiques ou préventives. « En fait, cela est bien connu à travers les « trois retards » qui constituent les obstacles majeurs à la survie : (1) retard pour reconnaître les complications quand elles surviennent et pour prendre la décision de recourir à des soins, (2) retard pour atteindre l’établissement de soins, et (3) retard pour recevoir les soins appropriés dans l’établissement de soins ».

Selon les résultats de l’évaluation de la mise en œuvre de la surveillance et de la riposte face aux décès maternels et périnatals conduite au niveau de la région africaine de l’OMS en 2017 et 2019, mais aussi selon les rapports nationaux d’analyse de la situation de la mise en œuvre de la SDMPR, une des principales contraintes qui entravent la mise en œuvre effective de la SDMPR, est la formation inadéquate des acteurs dans la plupart des pays, sous-tendue par l’inexistence d’outils de formation adéquats et consensuels axés sur les compétences et prenant en compte les volets maternels et périnatals. Le module qui va servir à la formation des acteurs pendant ces cinq jours, a été développé et éprouvé par une équipe multidisciplinaire d’experts issus de l’USAID, Jhpiego, UNICEF, UNFPA et OMS.La Surveillance des Décès Maternels périnatals et la Riposte (SDMPR), bâtie sur les principes de surveillance en santé publique, apporte un appui dans le processus de réponses à certaines interrogations.

La SDMPR promet l’identification systématique et la notification dans les délais des décès maternels et constitue une forme de surveillance continue, faisant le lien entre le système d’information sanitaire et les processus d’amélioration de la qualité. Elle apporte une aide pour quantifier et déterminer les causes et le caractère évitable du décès maternel. Chacun de ces cas qui n’auraient pas dû se produire fournit une information précieuse qui, si les mesures appropriées sont prises, peut prévenir de futurs décès.

JAYSON

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