Un accident vasculaire cérébral se caractérise par une perte subite des fonctions cérébrales imputable à une interruption du débit sanguin vers le cerveau à la suite d’un accident vasculaire cérébral ischémique (causé par la formation d’un caillot de sang) ou une hémorragie cérébrovasculaire (causée par la rupture d’un vaisseau et un saignement consécutif dans ou autour du cerveau).
L’interruption du débit sanguin vers le cerveau cause la destruction des cellules nerveuses (les neurones). Les effets d’un accident vasculaire cérébral varient en fonction de la partie du cerveau qui a été lésée et l’ampleur de l’endommagement qui en résulte. Environ 80 % des accidents vasculaires cérébraux sont ischémiques et 20 % sont hémorragiques.
L’accident vasculaire cérébral est l’une des principales causes de déficience partout dans le monde, et au Canada, approximativement 400 000 personnes vivent avec les suites d’un accident vasculaire cérébral. C’est aussi la 3e principale cause de mortalité au Canada. Environ 60 % des personnes qui ont fait un accident vasculaire cérébral doivent composer avec une forme de déficience comme une paralysie, une perte de la sensibilité, des trous de mémoire, des troubles du langage et des problèmes de la vue. Quelques personnes peuvent aussi souffrir d’une dépression ou d’autres troubles affectifs après un accident vasculaire cérébral.
Il est possible de réduire au minimum le risque d’accident vasculaire cérébral en modifiant les facteurs de risque, en ayant recours à des médicaments et, même dans certains cas, à une intervention chirurgicale.
CAUSES
Un accident vasculaire cérébral ischémique est causé par le blocage du débit sanguin vers le cerveau par un caillot de sang. L’accumulation de la plaque sur la paroi des artères (l’athérosclérose ou « durcissement des artères » en langage courant) est une cause sous-jacente de beaucoup d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques.
L’athérosclérose est un processus au cours duquel des dépôts graisseux (la plaque d’athérome) envahissent l’intérieur des vaisseaux sanguins, en particulier les artères carotides situées de chaque côté du cou, les artères irriguant le cœur et les jambes. Les plaques athéromateuses peuvent entraîner un accident vasculaire cérébral soit en bloquant le débit sanguin, soit en se détachant (et constituer un embole) et en migrant dans le sang, parfois jusqu’au cerveau.
Un accident vasculaire cérébral hémorragique est causé par un saignement dans le cerveau (une hémorragie intracérébrale) ou un saignement autour du cerveau (une hémorragie sous-arachnoïdienne) consécutive à la rupture d’un vaisseau sanguin. Il arrive que les hémorragies cérébrales soient imputables à une pression artérielle élevée non maîtrisée et, dans certains cas, à des anomalies qui relèvent de la structure des vaisseaux sanguins (par ex. des anévrismes ou des malformations vasculaires).
De nombreux facteurs de risque peuvent engendrer un accident vasculaire cérébral.
Parmi ceux-ci, il y a des facteurs que vous ne pouvez pas modifier, notamment :
l’âge : le risque d’un accident vasculaire cérébral augmente avec l’âge;
l’origine ethnique : un plus grand pourcentage de personnes d’ascendance autochtone ou africaine, hispanique et sud-asiatique ont une pression artérielle élevée et du diabète. Ces troubles augmentent le risque d’accident vasculaire cérébral;
les antécédents familiaux : le risque d’un accident vasculaire cérébral est parfois accru si l’un des parents, un frère ou une sœur a fait un accident vasculaire cérébral avant 65 ans;
le sexe : les hommes courent un plus grand risque d’accident vasculaire cérébral que les femmes qui ne sont pas encore ménopausées;
des antécédents d’accident vasculaire cérébral ou d’accident ischémique transitoire (AIT) : on estime que jusqu’à 30 % des personnes qui ont subi un accident vasculaire cérébral ou un AIT feront un autre accident vasculaire cérébral 5 ans plus tard.
Parmi les facteurs que vous pouvez prendre en charge, on retrouve :
une pression artérielle élevée;
une maladie cardiaque ou une fibrillation auriculaire (des battements de cœur irréguliers);
le tabagisme (cigarettes);
un diabète;
un taux élevé de cholestérol;
l’inactivité physique;
une forte consommation d’alcool (pour les femmes, plus de 10 boissons par semaine ou pour les hommes, plus de 15 boissons par semaine);
le stress.
D’autres facteurs peuvent entraîner un accident vasculaire cérébral, notamment :
d’autres troubles médicaux comme une angiopathie amyloïde et le syndrome des anticorps antiphospholipides;
l’emploi de drogues illicites comme la cocaïne ou le LSD;
la prise de médicaments comme le tamoxifène *, la phénylpropanolamine et les thrombolytiques.
D’autres facteurs comme l’emploi de contraceptifs oraux, l’hormonothérapie substitutive ou une grossesse et un accouchement pour les femmes touchées par des troubles médicaux préexistants peuvent accroître le risque d’accident vasculaire cérébral dans certains cas précis. Discutez avec votre médecin des facteurs de risque qui seraient pertinents à votre cas et pourraient influer sur votre risque d’accident vasculaire cérébral.
Symptômes et Complications
Les symptômes d’un accident vasculaire cérébral apparaissent soudainement, et ne durent que quelques minutes ou quelques, mais rarement plus de 2 jours. Tout le monde devrait pouvoir reconnaître les 5 principaux symptômes d’un accident vasculaire cérébral et solliciter immédiatement des soins médicaux si l’un de ces symptômes survient :
une brusque faiblesse, paralysie ou un engourdissement atteignant le visage, un bras ou une jambe (habituellement sur un côté du corps seulement);
l’apparition soudaine d’un trouble de l’élocution ou d’une difficulté à comprendre ce qui est dit;
la perte subite de la vue (souvent dans un œil seulement) ou une vision double;
la brusque survenue d’étourdissements, ou de troubles de l’équilibre ou de la coordination;
des maux de tête violents et inhabituels survenant brusquement sans cause apparente (souvent décrits comme « les pires maux de tête de ma vie »). Diagnostic
Si vous observez des symptômes d’accident vasculaire cérébral ou d’accident ischémique transitoire (AIT), votre médecin vous interrogera sur vos antécédents médicaux et sur tout événement récent susceptible d’avoir un rapport avec vos symptômes.
Après un examen physique et neurologique, des épreuves complémentaires peuvent être effectuées en vue de confirmer le diagnostic. Ils comporteront peut-être des images du cerveau obtenues au moyen de la tomographie par ordinateur ou de l’IRM (l’imagerie par résonance magnétique) ou des analyses de l’activité électrique cérébrale mise en évidence grâce à un EEG (un électroencéphalogramme).
En outre, d’autres examens comme une angiographie ou une échographie Doppler, entre autres, sont souvent utiles pour évaluer le débit sanguin dans les vaisseaux et mettre en évidence une obstruction artérielle. Des analyses supplémentaires pourraient comporter des analyses de sang, des radiographies du thorax et des examens du cœur comme une ECG (une électrocardiographie) ou une échographie (des ultrasons).
Traitement et Prévention
Il est impératif de savoir reconnaître les signes et les symptômes d’un accident vasculaire cérébral et de demander des soins médicaux immédiatement.
Un traitement est exigé dans les toutes premières heures qui suivent la survenue d’un accident vasculaire cérébral afin de prévenir la formation lésions cérébrales et d’une déficience, et de favoriser la guérison. Les cellules du cerveau mourront si elles sont privées du débit sanguin irrigateur et oxygénant, même pour que quelques minutes.
Des soins médicaux d’urgence s’imposent dès que vous ressentez des symptômes évoquant un accident vasculaire cérébral parce qu’il existe des traitements qui peuvent être donnés pour rétablir la circulation sanguine vers le cerveau et prévenir une aggravation des lésions cérébrales ou la récurrence d’un accident vasculaire cérébral. Malheureusement, un nombre important de personnes en proie à un accident vasculaire cérébral n’arrivent pas à un hôpital au cours des 3 heures qui suivent la survenue de l’accident vasculaire cérébral, c’est-à-durant la période au cours de laquelle un traitement médicamenteux pourrait dissoudre un caillot.
Parmi les médicaments utilisés dans le traitement d’un accident vasculaire cérébral, on distingue ceux qui agissent à court terme et ceux qui agissent à long terme.
Parmi les traitemenou un agent antiplaquettaire oral:
les thrombolytiques (par ex. l’activateur tissulaire du plasminogène, tPA) qui vise à dissoudre le caillot et à débloquer le vaisseau sanguin obstrué afin de rétablir le débit sanguin normal et limiter l’endommagement au tissu cérébral. Ces médicaments ne peuvent être donnés qu’à certaines personnes dans les 3 heures qui suivent l’apparition des symptômes et ils sont administrés par voie intraveineuse par des professionnels de la santé entraînés.
L’aspirine donnée au cours des 24 à 48 heures qui suivent l’accident vasculaire cérébral représente l’agent antiplaquettaire recommandé.
Les traitements à long terme comportent les médicaments pris par la bouche pour réduire le risque de récurrence d’un accident vasculaire cérébral. Parmi ceux-ci on retrouve :
inhibiteurs plaquettaires (par ex. l’acide acétylsalicylique ou AAS, le clopidogrel, le dipyridamole)
les anticoagulants ou « fluidifiants sanguins » (par ex. le dabigatran, la warfarine).
Discutez-en avec votre médecin ou un pharmacien avant d’employer des produits à base d’herbes médicinales ou en vente libre, étant donné que ces médicaments peuvent accroître le risque de saignement pendant que vous suivez un traitement par des médicaments indiqués pour la prévention d’un accident vasculaire cérébral.
Les traitements ci-après s’avèrent d’une grande utilité dans la prévention d’un accident vasculaire cérébral :
des antihypertenseurs;
les médicaments qui abaissent le taux de cholestérol;
les procédés chirurgicaux (par ex. une endartériectomie carotidienne) pour certaines personnes.
Une autre façon de prévenir un accident vasculaire cérébral et les affections qui lui sont apparentées à long terme, c’est de diminuer vos facteurs de risque en tenant compte des suggestions ci-après.
Apportez des modifications à votre mode de vie :
arrêtez de fumer;
augmentez votre niveau d’activité physique;
limitez votre consommation alcoolique à pas plus de 2 boissons par jour (pour atteindre un maximum de 10 boissons par semaine) pour les femmes et pas plus de 3 boissons par jour (pour atteindre un maximum de 15 boissons par semaine) pour les hommes;
adoptez un régime alimentaire bien équilibré;
atteignez un poids santé;
réduisez l’influence du stress.
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