CÔTE D’IVOIRE / DE LA NECESSITE DE SUPPRESSION DE LA BOURSE POUR LA CONSTRUCTION D’INFRASTURES DANS LES INSTITUTS DE FORMATION: CAS DE L’INFAS


Les internautes ont été depuis le début de cette semaine servis par une vidéo devenue virale qui circule sur les réseaux sociaux relativement aux conditions de formation à l’institut national de formation des agents de santé (INFAS) à propos du non-paiement de la bourse aux étudiants et ses implications.
Cette vidéo a fait couler beaucoup d’encre et de salive avec plusieurs commentaires aussi variés les uns que les autres. De tout ce qui a été dit, nous retenons l’épineux problème de la bourse des étudiants de l’INFAS dont le paiement irrégulier obligerait certaines étudiantes à s’adonner à des activités ignobles. Qu’à cela ne tienne !Il est connu de tous que l’éternel problème du non-paiement régulier de la bourse aux étudiants n’est pas un phénomène spécifique à l’INFAS et les données en notre possession l’atteste éloquemment.

En effet, les établissements de formation, telles que les universités et les grandes écoles publiques en Afrique en général et particulièrement en Côte d’ivoire connaissent les mêmes difficultés depuis plusieurs décennies avec pour conséquences, des grèves récurrentes à la base des perturbations des années académiques. Si nous admettons que cette manne financière déboursée chaque année par l’État, permet aux étudiants boursiers de se prendre en charge dans le cadre de leur temps de formation ; il n’en demeure pas moins qu’elle constitue de plus en plus un fardeau pour la trésorerie de l’État de Côte d’ivoire, dans une conjoncture financière internationale difficile. A titre d’exemple, pour cette année académique 2022-2023 avec un effectif de 8000 boursiers entrants toutes filières confondues, l’État doit débourser un montant de quatre milliards sept cent cinquante-deux millions (4 752 000 000) de F CFA par an. Ce montant rapporté aux trois années d’études donne quatorze milliards deux cent cinquante-six mille de francs CFA (14 256 000 000 F CFA), à raison de 49 500 F par étudiant et par mois, sans compter les charges des autres promotions de la 2ème et de la 3ème année.
À titre de comparaison, la situation des autres écoles de même standing que l’INFAS telles que les CAFOP, l’INFES et l’INJS, loin d’être plus reluisante que celle de l’INFAS se présente comme suit :

  • CAFOP : 15 000 F par mois, payable pratiquement à la fin du parcours de formation ;
  • INFES : 49 500 F par mois, payé avec les mêmes difficultés que l’INFAS
  • ENS : 50 000 F par mois et payé de manière irrégulière.
    Une analyse rapide des données ci-dessus nous permet de constater l’ampleur des efforts que fait le Gouvernement pour soutenir les étudiants de l’INFAS compte tenu de la délicatesse et de l’importance de leurs missions. Ils doivent par conséquent privilégier la voie de la négociation en évitant tout bras de fer au risque de tuer la poule aux œufs d’or.

Au-delà des étudiants boursiers, se trouvent les non boursiers qui, ne bénéficiant pas des mêmes avantages financiers, parviennent tout de même à assurer leur formation et à s’en sortir souvent avec de bonnes performances, grâce au seul soutien de leurs familles.

Au regard de ce qui précède, l’on pourrait se demander s’il ne serait pas mieux pour le Gouvernement d’affecter ces ressources à la construction de nouvelles infrastructures de formation dans le cadre de l’extension de cet institut aux douze régions de la Côte d’Ivoire. Cela aura pour avantage, d’offrir aux étudiants de meilleures conditions de formation, gage d’un produit fini de qualité au service des populations.
Cette contribution est soumise à l’appréciation des autorités gouvernementales compétentes pour résoudre définitivement l’épineux problème de non-paiement régulier de la bourse d’étude à l’INFAS, devenu une source de tensions entre les autorités et les étudiants.

KOJERAT

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